Quelques bonnes résolutions proprement égoïstes

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L’année qui s’achève comme celle qui s’ouvre ne sont pas ordinaires pour moi.

2010 a été une année très marquante, celle des grands projets et des petits projets. C’est surtout celle de l’équilibre. Malgré une bonne vingtaine de voyages sur quatre continents, j’ai pu enfin pu respecter le sacro-saint triptyque auquel j’aspire depuis longtemps : un tiers temps chez mes clients, un tiers temps en création, un tiers temps à la maison, avec ma femme et les enfants. C’est sans doute la première année depuis que j’ai créé Sixième Son que je me sens si proche de l’équilibre auquel j’aspire.

2011 est une année singulière, celle de mes quarante ans. C’est celle où, raisonnablement, il serait temps que je renonce à l’un des mots clés qui m’a toujours porté : la jeunesse. A l’école, j’avais une petite année d’avance et je me souviens de mon prof de physique en seconde, qui m’appelait « le petit dernier ». Après le bac, alors que j’étais en prépa, Warner Chapell m’avait proposé un contrat d’édition, séduit par la dizaine de chansons que je leur avais présentées. J’avais alors 17 ans et le Directeur Artistique m’appelait Mickee Young. Lorsque j’ai créé Sixième Son, j’avais 23 ans et l’un des premiers clients de l’agence nous appelait « la bande de jeunes ». Enfin, je me souviens d’une discussion il y a une dizaine d’années, je venais de rencontrer Gérard Caron, le célèbre fondateur de Carré Noir. Lors du premier festival de la marque, je l’ai entendu me présenter à certains de ses pairs comme « le petit génie du design ». En 2011, il va falloir me faire à cette idée, je n’ai plus rien de particulièrement jeune. Tiens, c’est quoi cette nouvelle ride !?

Pensez-vous que les annonceurs vont augmenter le budget dédié à l’identité sonore et au design musical de leurs marques ?

J’ai lu la quatrième de couverture d’un livre dédié au passage à la quarantaine – livre que je n’ai pas acheté. La théorie des auteurs est que la crise de la quarantaine nait de l’incapacité de bien des nouveaux quadra à renoncer à certains traits, pour la plupart physique, qu’offre la jeunesse. Précisément, le livre soutient que bien des renoncements logiques pour les quinqua doivent être amorcés au moment du passage à la décennie précédente. La forme physique, l’activité sexuelle, certaines capacités intellectuelles déclineraient lentement mais surement à cet âge. Ne pas les voir, refuser de les accepter, et c’est la grande crise, celle qui peut tout balayer.

C’est en lisant cette quatrième de couverture que j’ai élaboré les quelques résolutions que je fais miennes en 2011. Celle de cultiver l’équilibre que 2010 m’a offert, de le conforter en sachant ce que je suis : un garçon de 40 ans.

Je promets de garder pour les miens et les gens qui m’entourent ce que la jeunesse m’a appris, que la vie est une formidable opportunité et que le temps qui passe est le seul moyen de les saisir.

Je promets de faire tout mon possible pour ne jamais jouer les vieux beaux, les patriarches avant l’âge, les vieux sages donneurs de leçons, les « blasé de tout » ni les « c’était mieux avant ».

Je promets de faire tout mon possible pour ne plus prendre un kilo de plus à chaque année qui passe. Ce serait ça, le top à vrai dire

Je promets de ne rien promettre de plus. Na !

Allez, roulez jeunesse…

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