J’arrête les selfies !

Fini pour moi, je crois que je n’ai plus l’âge. Et puis, si je ne dis pas que j’arrête, alors je n’arrêterai jamais. Et le ridicule s’emparera de moi une fois de plus, peut-être une fois de trop.
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Fini pour moi, je crois que je n’ai plus l’âge. Et puis, si je ne dis pas que j’arrête, alors je n’arrêterai jamais. Et le ridicule s’emparera de moi une fois de plus, peut-être une fois de trop.

Le selfie, cet autoportrait photographique fait au téléphone portable, m’est venu assez tardivement mais je ne décrochais plus. Au début, c’était avec mes enfants : Théo adore, Bethsabée aime prendre la pose façon midinette, Eva Luna excelle dans la grimace. Quant à Elia, elle est trop petite pour comprendre mais fait risette à la demande.

Bref, pour les enfants c’était sans gravité, même si c’est vite devenu addictif.

Ensuite, ça s’est gâté.

Je suis passé à la vitesse supérieure  avec des people de la musique parmi lesquels Jean-Jacques Goldman, Vincent Delerme, Alain Chamfort… J’avais une excuse, je les rencontrais professionnellement donc c’était sérieux, professionnel. Et puis ça plaisait à ma femme. Ah Jean-Jacques !

Après ça, je suis passé dans la sphère économique.

Les peoples version Capital. J’ai notamment bien en mémoire mes selfies avec deux patrons du CAC40 que nous conseillons. Le premier, au moment du flash, se tourne vers moi et me dit : « Et alors, ça sert à quoi qu’on se prenne tous les deux ?». Zut, la photo est loupée ! Tant pis.

Une semaine plus tard, un autre patron du CAC me dit, quand le flash s’allume : « Avec les cernes que j’ai, vous ne préférez pas une jolie carte de visite ? Regardez, dit-il en me la tendant, elle au moins n’a pas l’air froissée ». Sympa.

 

Ensuite, ça a vraiment dérapé avec des peoples en tout genre du cinéma, de la télé, du sport pour finir avec des gens que vous n’appelleriez pas des people mais que je traite ainsi  – officiellement –. Véridique, je les traite comme des rock stars. D’ailleurs, je le leur dit. Si, Si, pour de vrai.

Exemple très récent : Jean-Paul Huchon.

Ok, j’admets, pas top people Huchon, mais plutôt sympa. Discussion sur l’attractivité de la France, de Paris, sur la place de la création et du talent français qui s’exportent si bien. Bref, du sérieux. Mais aussi du moins sérieux. Un grand amateur de rock, Jean-Paul. Bref, ma rock star du moment, c’est lui. Donc selfie. Au moment d’appuyer sur le bouton, je lui glisse : « Au fait, j’ai beaucoup aimé votre dernier album ».

Petit pouf, on se marre mais reprenons notre sérieux au moment de déclencher la photo. Et là, Monsieur Huchon me glisse : « D’ailleurs, blague à part, c’est vrai qu’elle est plutôt merdique notre musique au Conseil Régional. Faudrait peut-être voir à changer ça. Vous me donnez une carte ? ».

Non mais, comment je m’en sors moi, si maintenant mes selfies rentrent dans mon plan de développement ?

Comment je fais pour m’arrêter si le selfie nous rapporte des budgets ? Reste plus qu’à croiser Christine Boutin ou Franck Ribéry et là, on verra bien si je ne décroche pas !

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